L’Alimentation


Parmi toutes les techniques naturopathiques, il me semble primordial de parler plus en détail de l’alimentation et de notre système digestif.

C’est une notion fondamentale en naturopathie car l’aliment n’est pas juste quelque chose que l’on consomme : “ nous sommes ce que nous mangeons ”.

Les aliments qui traversent notre tube digestif ne font pas encore partie de nous. Tant qu’ils n’ont pas été absorbés, ils sont en réalité encore considérés comme étant à l’extérieur du corps. Le rôle des organes digestifs est de découper ces aliments en nutriments assimilables que l’intestin est ensuite chargé de sélectionner : certains nutriments ont le droit de passer la barrière intestinale et d’entrer dans la circulation sanguine pour aller nourrir toutes nos cellules (intégrer l’intérieur du corps donc). D’autres non. Ils sont alors éliminés avec les autres déchets.

Quel est l’intérêt de manger sainement ?

La notion d’excès et de carence est importante ici. Manger sainement permet d’une part d’apporter les nutriments adéquats et en quantité suffisante à l’organisme afin qu’il puisse assurer correctement toutes ses fonctions biologiques (et que nous nous sentions bien) ; et d’autre part de limiter les molécules délétères qui finissent par entraver son fonctionnement. C’est la même chose pour notre microbiote intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes qui vivent en symbiose dans nos intestins et pesant près de 1,5 kg au total ! Lui aussi doit être bien nourri (les fibres lui sont notamment destinées) pour pouvoir nous rendre des services indispensables en retour. Si ce n’est pas le cas, il risque de s’appauvrir et de ne plus pouvoir fournir ses services. Pire, de laisser la voie libre à d’autres microorganismes moins sympathiques dont on se passerait de l’activité.

Ainsi, plus on permet aux cellules intestinales d’assurer leurs fonctions correctement et au microbiote de rester équilibré, plus on augmente les chances que la barrière intestinale reste intègre, c’est-à-dire qu’elle continue à jouer son rôle de sélection des bons nutriments et refuse l’entrée aux microorganismes pathogènes, aux aliments mal digérés et autres molécules indésirables. Car lorsque la barrière intestinale est abîmée et devient poreuse, d’autres problèmes commencent. Elle peut même finir par ne plus assimiler correctement les bons nutriments alors que l’alimentation est soignée. (Le stress chronique a aussi son mot à dire dans toute cette histoire malheureusement).

Le mode alimentaire occidental a fâcheusement tendance à négliger ces aspects. Les assiettes sont déséquilibrées. La teneur en nutriments des aliments est appauvrie par l’épuisement des sols, les modes de cultivation intensive, les conditions de stockage, les procédés d’ultra-transformation de l’industrie agroalimentaire, les modes de cuisson trop agressifs... Les aliments sont pollués par des molécules chimiques issus des pesticides, des édulcorants de synthèse, des conservateurs, des emballages, de certains procédés de transformation…

Nous nous retrouvons bien souvent carencés, fatigués et trop exposés à des agents délétères pour l’organisme.

L’alimentation est donc un pilier fondamental de la naturopathie et nous devons plus que jamais remettre du bon sens dans notre assiette (c’est d’ailleurs le titre d’un livre très intéressant écrit par Anthony Berthou).

Le bilan naturopathique permet de recueillir vos facteurs personnels en lien avec votre mode de vie (âge, état physique, sédentarité, activité physique, stress, troubles…) et donc de définir vos besoins nutritionnels. Puis grâce à une analyse détaillée  vos habitudes alimentaires, nous voyons si ces besoins semblent satisfaits. Par le biais de recommandations alimentaires nous essayons de corriger les déséquilibres de l’assiette et d’améliorer l’assimilation des nutriments pour retrouver plus de confort et de bien-être physique et mental.

Nous savons tous d’expérience comme il peut être difficile de modifier notre régime alimentaire. Mais grâce à la compréhension du lien entre notre alimentation et nos ressentis corporels (troubles physiques et mentaux, douleurs digestives, énergie…), il devient plus facile de changer les choses. Petit à petit, en s’armant de patience et en testant. Il est même possible de garder plaisir et gourmandise. Des éléments tout aussi essentiels de l’acte de se nourrir.